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 Retrouvailles.

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Lexie Oaksley

Lexie Oaksley

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MessageSujet: Retrouvailles.   Retrouvailles. EmptySam 5 Mai - 17:48

pv. bro'marvel.

Mon corps refusait de tenir en place, comme si on m'avait injecté une dose d'adrénaline dans le sang. Marvel, Marvel. C'était dingue de se rendre compte à quel point il m'avait autant manqué, alors même que je ne m'en étais jamais rendue compte depuis nos sept ans de séparation. Loin des yeux, loin du cœur comme on dit... Et puis, ma vie a été suffisamment remplie depuis mon départ pour le Canada pour ne pas avoir à penser à des faits qui n'existaient pas matériellement parlant. Voilà, vous m'avez cerné, je suis comme ça : si je ne peux pas le toucher, alors ça n'existe pas; alors ça ne sert à rien de se prendre la tête avec. Bien sûr, mon frère est tout ce qu'il y a de plus matériel, n'allez pas prétendre que j'ai dit le contraire ! Seulement j'ai tendance à ne pas m'appesantir sur le passé. Certains auraient pleurniché des mois et des mois en soupirant après une possible réhabilitation dans l'estime de leurs parents, après un retour à leurs habitudes et à leur petite vie normale. Quant à moi, je me suis adaptée. Et basta. Je suis loin d'être une sentimentale.

Je ne suis même pas sûre que je serais revenue en ville sans cet étrange reportage. Je ne suis même pas sûre que j'aurais pensé à revoir Marvel, ou quiconque d'autre que les personnes que je croisais tous les jours au Miami Beach Post. Mais depuis que, quelques minutes à peine auparavant, j'avais forcé la porte de la concierge pour pouvoir accéder à son appartement, parce que c'était quand même le minimum de le prévenir de mon retour, histoire de ne pas se retrouver bêtes tous les deux si on se croisait un jour au détour du rayonnage des sèche-cheveux, parce qu'avouez que ce serait quand même une situation quand même vraiment embarrassante et pour le moindre crétine vu que je n'avais aucun reproche à lui formuler, je n'arrivais plus à lâcher son bras. Je souriais, je souriais... C'était comme si je me rendais compte que j'avais retenu ma respiration depuis le jour où je l'avais quitté, et que je ne recommençais à respirer (quelle sensation exquise!) que maintenant. Même si, pour le coup, j'étais complètement à bout de souffle, à lui poser des questions sans lui laisser ne serait-ce que l'ombre d'une chance de répondre et à commenter tous les changements que je découvrais alors que nous serpentions jusqu'à la place du marché.
Je savais que cette excitation provenait de la joie de le revoir, mais également de la nouveauté. Il avait changé. Il était différent, sans doute l'étais-je aussi -quoi que pas tant que ça, hm. Il me suffirait simplement de retrouver mes repères dans Fairford pour que mon caractère habituellement brusque refasse surface et que l'adrénaline s'estompe peu à peu. De fait, mes pas me menèrent machinalement en direction du Chesters Bar, l'un des meilleurs cafés de la ville. C'était à l'intérieur que j'avais pris ma dernière cuite avant longtemps. Je n'avais toujours pas lâché le bras de mon frère. Là, sans prendre la peine de regarder autour de moi, je nous pilotai en direction d'une table vide quasiment située en plein milieu de la salle.

« Que veux-tu boire ? C'est ma tournée ! », m'exclamais-je d'une voix tonitruante tout en tapant du poing sur la table.

Je me sentais en pleine forme, pleine d'énergie. C'était comme si revenir dans ma ville natale, retrouver mes racines, me revigorait. Comme si ces cinq années passées au couvent Ste Thérèse m'avaient abrutie, dépassionnée, affaiblie. Mais aujourd'hui il me semblait que tout allait pour le mieux, et qu'il n'y avait pas de raison pour qu'il n'en soit pas autrement jusqu'à demain.

Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'on retrouvait son frère jumeau.

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Marvel Oaksley
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MessageSujet: Re: Retrouvailles.   Retrouvailles. EmptyLun 7 Mai - 16:30

Lexie m'avait manqué, c'est vrai, mais pour être tout à fait honnête, j'aurais préféré qu'elle revienne à Fairford dans d'autres circonstances. Ou qu'elle me prévienne avant, histoire que je m'arrange pour ne pas avoir l'air aussi coupable que je devais l'avoir à l'instant. Il y avait juste tellement de choses que je ne lui avais pas dites; et mettons de côté le fait qu'elle me tuerait surement pour lui avoir caché un truc aussi énorme que ma sexualité, je ne lui avais pas non plus dit que j'avais été jeté du domicile familial, tout comme elle quelques années plus tôt. Je ne lui avais pas avoué que je n'adressais plus la parole à nos parents depuis plus d'un an et qu'ils ne voulaient pas non plus me voir. Je ne lui avais pas révélé que j'avais un copain avec qui je vivais, en fait, je ne lui avais pas vraiment donné de nouvelles. Non pas que je n'en avais pas eu envie, mais certaines choses n'étaient pas faites pour être balancées dans un email. Et puis, Lexie semblait avoir refait sa vie dans un environnement totalement différent de celui duquel on avait grandi et n'avait sans doute pas besoin que je lui pourrisse l'existence avec mes problèmes. Oui, c'était vraiment pas mal comme excuse, même s'il faudrait un véritable miracle pour que Lexie l'avale. Il était inutile de me voiler la face, je savais parfaitement qu'elle découvrirait le pot aux roses tôt ou tard. Ma sœur était du genre perspicace, et quand quelque chose lui semblait louche, elle ne le lâchait pas avant d'avoir trouvé la solution au problème. Peu importait si pour cela, elle avait recours à des méthodes peu orthodoxes, incluant la menace et l'intimidation entre autres. Elle avait toujours été comme ça, et même si je ne l'avais pas vue pendant sept ans, je savais que ce trait de caractère lui était toujours propre. Elle était devenue journaliste après tout.
En y regardant de plus près, on pouvait voir qu'elle avait changé. Elle avait plus d'assurance, et plus de détermination, en fait, elle semblait être une version plus sophistiquée de la Lexie que je connaissais. Si avant, tout dans sa démarche, sa façon de se tenir et de parler, hurlait « Ne m'approchez pas, je mords », aujourd'hui, le message qu'elle faisait passer ressemblait plus à un « Ne m'approchez pas, ou mes avocats vont vous faire la peau. » Et puis, elle avait l'air heureuse, plus épanouie qu'avant. Je n'étais pas sûr que le couvent avait eu sur elle l'effet que nos parents espéraient qu'il ait. A mon avis, c'était même plutôt loupé. Mais j'étais content pour elle, vraiment, et malgré mon angoisse, j'étais ravi qu'elle soit là, avec moi. Je ne m'en étais pas rendu compte avant, mais sans elle, j'étais vraiment seul, totalement paumé dans ma vie, dans mes relations et dans mes sentiments. Elle était mon seul réconfort et mon seul soutien. Même si j'allais très certainement mourir dans d'atroces souffrances pour lui avoir caché un pan entier de ma personnalité.
Le Chesters Bar. Je faillis être étonné qu'elle se souvienne de ce lieu, avant de me rappeler que c'était presque comme sa deuxième maison, avant. Je ne comptais même plus le nombre de fois où j'avais dû la couvrir auprès de nos parents parce qu'elle était littéralement torchée. Et apparemment, les lieux où on a eu le plus belles cuites, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.
« Que veux-tu boire ? C'est ma tournée ! » Elle venait de taper son poing sur la table. Vraiment, comme dans les films, et malgré moi, j'eus un petit sourire. D'accord, il allait falloir que je sois plus convaincant que ça, si je voulais m'en tirer sans trop de dégâts. Mon sourire se fit donc plus authentique, avant de lui dire qu'un simple café serait suffisant.
En attendant nos commandes, j'envoyai un message à Owen, le prévenant que j'étais parti avec Lexie. Lui avais-je même déjà dit que j'avais une sœur? Peut-être pas, honnêtement, je ne m'en souvenais même plus. Je levai les yeux sur celle-ci, essayant de trouver un sujet de discussion qui n'allait pas me compromettre plus que je ne l'étais déjà. « Alors? Qu'est-ce qui t'amène dans ce bled paumé? Il y avait trop de soleil en Floride? » C'était terriblement bateau comme conversation, mais pour le moment, c'était tout ce que j'avais en stock, qui n'avait pas de rapport avec moi, les parents, le pourquoi du comment je me retrouvais à vivre dans un vieil appart' dégueu et que la personne qui partageait ma vie était un il. Mais il y avait une question que je brûlais d'envie de poser. Une question qui m'avait trituré l'esprit pendant tout le trajet jusqu'au café, et jusque là, je n'avais toujours pas trouvé de réponse... Ou du moins, je n'avais toujours pas trouvé une réponse qui me convenait. « Dis-moi... Comment t'as eu mon adresse? T'es allée voir papa et maman? » J'espérais vraiment que non, qu'elle avait juste croisé un de mes amis et qu'elle l'avait harcelé juste pour savoir. Je doutais que nos parents lui aient révélé quoique ce soit me concernant, je savais qu'ils avaient bien trop honte de moi pour ça. Et à mon avis, ils n'avaient toujours pas enterré la hache de guerre avec elle pour lui adresser seulement la parole.
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Lexie Oaksley

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MessageSujet: Re: Retrouvailles.   Retrouvailles. EmptyJeu 10 Mai - 17:17

C'était comme ça, quand on était jumeaux : on avait beau avoir changé, s'être perdu de vue durant des centaines d'années, on finissait toujours par se reconnaître, se retrouver. Enfin, peut-être pas avec tous les jumeaux, après tout je ne me suis jamais amusée à faire des statistiques dessus -mais en tout cas, ça avait l'air de plutôt bien marcher avec Marvel et moi. Il commanda un simple café, je choisis une bière. En attendant nos commandes mon frangin lança la conversation.

« Alors? Qu'est-ce qui t'amène dans ce bled paumé? Il y avait trop de soleil en Floride?
- Tu rigoles, j'espère. Ecrire ses articles les doigts de pied en éventail, un cocktail à portée de main, la mer à l'horizon, c'est juste le pied pour un journaliste ! En réalité, mon boss et moi avions des divergences d'opinion quant à ma manière d'exprimer mes émotions. Pour dire les choses simplement, il en avait marre que je l'envoie paître à chaque fois qu'on discutait, et il a pris le premier prétexte pour m'envoyer loin des locaux. Soit disant que l'air serait plus respirable sans moi à l'intérieur », ajoutais-je sur un ton fort amusé.

Le grand manitou s'était rendu compte, peu après le début de l'évènement Angry birds, que mes racines étaient ancrées à Fairford. Mais, sincèrement, je pense que le fait que j'y sois née n'a pas vraiment joué : que j'y aie vécu ou non ne changeait rien à la situation initiale, qui était de trouver un prétexte afin de m'éloigner de la Floride. Et, finalement, ce n'était pas plus mal que ça, au moins j'avais toute ma liberté de mouvement et d'action.
Le travail d'un rédacteur était, entre autre, de vérifier que ses journalistes ne chômaient pas et lui rendaient leurs travaux à l'heure, quitte à sonner à la porte de leur appartement ou à les harceler au bureau, parfois même jusqu'à finir par se transformer en une deuxième mère énervée à cause du bazar monstre dans la chambre du petit dernier. Personnellement, j'avais suffisamment de problèmes avec la première pour être obligée de m'en taper une seconde au boulot. D'où certaines... difficultés à garder mon calme. Au moins, ici, j'étais libre de travailler à mon rythme, quitte à ne pas répondre quand mon supérieur tentait de me joindre par téléphone (ou, éventuellement, de ne pas lire mes mails). Après tout, tout le monde le sait, la transmission est très mauvaise à Fairford, on capte mal les ondes venant de l'extérieur.

« Dis-moi... Comment t'as eu mon adresse? T'es allée voir papa et maman?
- Héé, tu oublies que je suis une merveilleuse reporter capable de traquer la moindre information intéressante. Mais surtout, je suis assez collante pour que Lauren ait mis moins de six minutes à me répondre. »

J'étais vachement fière de moi, pour le coup. Je ne connaissais pas très bien cette fille, même avant mon départ. Mais ma réputation m'avait tellement précédée qu'elle savait à quoi s'en tenir avec moi. Ma réputation était restée intacte durant sept ans, c'était trop la classe ! J'avalais une gorgée de bière, nos commandes étant arrivées entre temps -dis donc, c'était toujours aussi rapide ici. La fraicheur de la boisson me fit du bien. Je pris le temps d'étendre mes jambes, histoire de me mettre plus à l'aise, avant que la phrase précédente de mon frère ne me revienne en mémoire :

« Uh, ça tombe bien que tu en parles, ça me fait penser... Tu crois que je devrais prévenir les parents de mon arrivée ? »

Je ne me faisais aucune illusion quant à leur accueil, ou, pour mieux dire : leur non-accueil. Malgré tout, la question de Marvel m'avait fait penser qu'il serait plus réglo de les prévenir moi-même, plutôt qu'ils l'apprennent par les paroissiens qu'ils fréquentaient. D'un autre côté, ils risquaient de prendre peur en me voyant, et de refuser de me parler -et même pire, de m'écouter. Et, dans ce cas, ne serait-ce pas stupide de ma part d'agir ainsi, tout en sachant que, les connaissant, ils risquaient de retourner encore et encore l'évènement dans leur petite tête obtuse, quitte à leur créer des fantasmes puisqu'ils seraient incapables de savoir pourquoi j'étais revenue ? Quoi que, d'un autre côté, ils étaient tout aussi capables de faire comme si je n'existais plus pour eux, et donc agir comme si je n'étais jamais venue les prévenir. Ils étaient vachement tordus, même objectivement parlant.
Enfin, je n'étais pas complètement fixée sur la question, elle venait de germer dans mon esprit il y avait deux secondes à peine.
Je repris une gorgée de bière.

« Au fait, t’envoyais un texto à qui tout à l'heure ? J’la connais ? » Grand –non, immmmmmense- sourire de ma part. Le métier de journaliste était parfait pour moi, vu ma curiosité innée. Et puis, je n’oubliais pas que mon frère avait éludé ma question sur sa petite amie, lorsque nous étions dans son appartement. Hm, c’était peut-être le moment d’en apprendre plus sur le sujet.
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MessageSujet: Re: Retrouvailles.   Retrouvailles. EmptyLun 21 Mai - 20:20

A mon grand soulagement, nos commandes arrivèrent bien vite, et je mis comme à mon habitude deux sachets de sucre entiers dans mon café, pour qu'il soit sirupeux et écœurant, comme je l'aimais. Si j'avais été plus relaxé, j'aurai sans doute pris une bière, comme Lexie, mais dans ma situation il valait mieux pour tout le monde et surtout pour mes secrets que je me tienne éloigné des boissons alcoolisées, aussi inoffensives fussent-elles. Je lançai la conversation, tant pour retarder l'échéance que pour avoir de ses nouvelles. Après tout, ça faisait un moment que nous nous étions pas vus. Elle m'expliqua la raison de sa présence à Fairford, et à vrai dire, elle ne m'étonnait pas le moins du monde. Non pas que Lexie était insupportable, mais la plupart des personnes qui avaient un tant soit peu de caractère n'arrivaient pas vraiment à la gérer. Après, de là à l'envoyer à plusieurs centaines de kilomètres pour ne plus l'avoir dans le décor, c'était peut-être un poil exagéré... « Tu n'as vraiment pas changé » dis-je avec un sourire mi-rassuré, mi-appréhensif. Elle n'avait effectivement pas changé, ce qui voulait dire que sa réaction quand elle découvrirait tout ce que je lui avais caché ces dernières années allait être excessive, pour en dire le moins. Et en plus, si elle avait réussi à trouver mon adresse par Lauren, la même Lauren qui m'avait assuré qu'elle savait garder des secrets, elle était décidément très forte. Trop forte pour mon propre bien. « Ah ouais? Et elle t'a dit quoi d'autre sur moi? » Manquerait plus qu'elle lui ait balancé que j'étais gay et que je vivais avec mon copain. J'essayai de me convaincre que vu que Lexie ne m'avait pas encore hurlé dessus ni insulte ni fait la morale, elle ne devait pas être au courant. Ou alors, ça voulait dire qu'en plus d'être une fouineuse, elle était une foutue bonne actrice. « Uh, ça tombe bien que tu en parles, ça me fait penser... Tu crois que je devrais prévenir les parents de mon arrivée ? » Je bus une gorgée de mon café, choisissant soigneusement mes mots. « Euh, non. Ils n'ont pas vraiment... enterré la hache de guerre, depuis le temps. » En fait, si, mais elle n'avait pas besoin de savoir que je l'avais déterrée.  «  La dernière fois que je les ai entendus parler de toi, et c'était il y a un moment, ils étaient persuadés que tu avais épousé un vieux riche de 90 ans pour récupérer son héritage, et que tu, je cite, commettais des péchés avec lui toute la sainte journée. Même moi, je ne leur parle plus, alors ce qu'ils ignorent ne leur fera pas de mal. Tu risques pas de les croiser au supermarché de toute façon, ils ne sortent plus que pour aller à l'église. » Nos parents avaient toujours été très à cheval sur la religion, mais à ce point, c'était assez effrayant. Et savoir que c'était à cause de moi, qu'ils vivaient comme ça, c'était... perturbant. Je ne me sentais pas coupable, puisque je n'avais pas à avoir honte de ce que j'étais, et vu comment ils s'étaient comporté avec moi, me jetant carrément hors de la maison et me laissant me débrouiller seul, sans argent, ils pouvaient même aller se faire voir. Au moins, avec Lexie, ils avaient eu la décence de lui donner un toit. « Au fait, t’envoyais un texto à qui tout à l'heure ? J’la connais ? » Je faillis m'étrangler avec mon café, et je dus tousser un bon coup. J'étais même presque sûr que j'étais rouge comme une pivoine. Moi qui avais voulu être subtil et discret, c'était raté. Je regardai partout sauf elle, dans l'espoir d'un quelconque miracle qui me tirerait de cette affaire. Pardon Dieu, je suis désolé d'aimer les hommes, je l'ai pas fait exprès, mais me fait pas un coup pareil... Apparemment, Dieu devait me haïr tout autant que nos parents, parce que j'étais horriblement seul face à l'inquisitrice. Il me fallait un mensonge. Sachant que toutes mes facultés de faussaire semblaient s'évanouir avec ma sœur, j'étais mal barré. « Euh... à Owen. C'est euh, mon... colocataire. Parce que, et bien, c'est à son tour de payer l'électricité ce mois-ci. » Mieux valait que j'arrête de m'enfoncer comme ça, où elle ne lâcherait jamais l'affaire. J'osai enfin lever les yeux, que je posai sur son verre, avant de prendre une inspiration. « Et pourquoi est-ce que tu penses que c'est forcément une fille? Je suis pas un tombeur... Enfin, je ne le suis plus. J'ai grandi, et toutes ces histoires sans lendemain, et ces coups d'un soir, c'est fini pour moi. » Même à mes oreilles, mon discours sonnait totalement faux. J'étais vraiment, vraiment dans des beaux draps. « Et sinon, toi les amours? » Ou comment changer de sujet de façon totalement flagrante en une leçon par Marvel Oaksley. Satisfaits ou remboursés.
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MessageSujet: Re: Retrouvailles.   Retrouvailles. EmptyMer 30 Mai - 10:05

J'aurais rêvé de devenir une de ces grandes actrices payées des milliards de dollars pour tourner cinq minutes dans une publicité, ou dans un de ces grands blockbusters. C'aurait été de la bombe. Malheureusement, j'étais bien trop réaliste pour m'imaginer percer dans le monde du show-business : ma seule et unique expérience à ce jour avait été de jouer une figurante dans un clip de rap à ma sortie du couvent (j'avais alors dix-huit ans), et ça m'avait rapidement saoulé. Le temps de prendre mon cash, et j'en avais fini avec toute cette histoire de célébrité. Remarquez, je n'avais pas abandonné l'idée de trouver un moyen de me faire facilement de l'argent, mais pour l'instant le côté pépère de mon métier de reporter me suffisait largement. De toutes manières, on m'avait répété bien trop de fois pour que je n'y crois pas, que j'étais trop impulsive pour jouer la comédie.

« Ah ouais? Et elle t'a dit quoi d'autre sur moi?
- Quasiment rien, pourquoi ? Elle aurait du me dire autre chose sur toi ? »

Sa question me laissa quelques instants perplexe, avant d'être reléguée dans un coin obscur de mon esprit. Il me semblait en effet tellement logique, dans ma logique personnelle tout du moins, que cette fille et moi n'avions rien à nous dire de plus (puisque Marvel était notre seul sujet commun), que je ne voyais pas pourquoi elle aurait dû me faire la causette plus longtemps que ce qu'il ne fallait pour que j'obtienne les informations qui m'intéressaient.

« La dernière fois que je les ai entendus parler de toi, et c'était il y a un moment, ils étaient persuadés que tu avais épousé un vieux riche de 90 ans pour récupérer son héritage, et que tu, je cite, commettais des péchés avec lui toute la sainte journée. Même moi, je ne leur parle plus, alors ce qu'ils ignorent ne leur fera pas de mal. Tu risques pas de les croiser au supermarché de toute façon, ils ne sortent plus que pour aller à l'église. »

Je me mordis la lèvre, mais ne put retenir mon éclat de rire bien longtemps. En réalité, je ne riais pas de l'absurdité de leur propos, dû à une imagination débordante; mais du fait que cette situation avait bel et bien failli se produire. Les détails sont croustillants, je vous en reparlerai sans doute une prochaine fois. Ce serait bête que vous les manquiez.
Je m'étendis sur le dos, tout le long de ma chaise et posai les mains derrière ma tête, les bras en triangle de chaque côté. Oui, je prenais mes aises, même dans les endroits où je n'étais pas invitée.
N'empêche, cette situation me gênait quand même pas mal. C'était trop... bizarre pour moi de rentrer sans prévenir mes parents. D'un autre côté, si ce que venait de me dire Marvel se révélait juste, je n'aurais que peu d'occasions de les croiser pour les prévenir : depuis que j'avais quitté le couvent j'avais également abandonné, sans doute par post-répulsion, le rythme de vie imposé durant ces trois années.

« Dis moi, c'est toujours le vieux père Ethan qui officie, depuis toutes ces années ? C'est pas encore très clair dans ma tête mais j'me disais qu'il pourrait servir d'intermédiaire. Avec les parents, je veux dire. »

Non, en effet, ce n'était pas clair du tout. Mieux valait laisser reposer encore quelques jours cette idée, qu'elle se forme ou s'oublie toute seule, et passer à un sujet autrement intéressant :

« Euh... à Owen. C'est euh, mon... colocataire. Parce que, et bien, c'est à son tour de payer l'électricité ce mois-ci. Et pourquoi est-ce que tu penses que c'est forcément une fille? Je suis pas un tombeur... Enfin, je ne le suis plus. J'ai grandi, et toutes ces histoires sans lendemain, et ces coups d'un soir, c'est fini pour moi. Et sinon, toi les amours? »

D'abord, mon sourcil se haussa, comme par réflexe. Puis il retomba, et mes yeux se plissèrent au fur et à mesure du discours de mon frère. C'était louche, ça. Du croustillant-louche, même, mon instinct de journaliste me le disait -et il ne se trompait que rarement, sauf la fois où... Stop, revenons à Marvel, il fallait tout d'abord débrouiller cet étrange comportement.

« Tu me caches quelque chose, Marvel. » Notez qu'il ne s'agit pas d'une question, mais bel et bien d'une constatation énoncée d'une voix neutre, signe que je n'ai pas encore choisi mon arme ma manière de l'interroger. Même après toutes ces années passées loin de mon frère, j'étais capable de déceler ses mensonges et ses intonations, qu'elles soient inquiètes ou amusées. C'en était presque jouissif.

Je laissai passer encore quelques secondes de silence, sans le lâcher des yeux. Puis, décidée à en rajouter une bonne couche, je tonnai à nouveau son prénom :

« Marvel ! »

Si cela ne marchait pas, j'essayerai la menace, la persuasion, la torture physique, le chantage, et la sentimentalité. Bref, j'avais encore pas mal de ressources dans mon sac. En général, mon frangin lâchait vite l’information car il savait que je n’aurais aucun scrupule à utiliser mes autres techniques si la première ne marchait pas. Mais peut-être s’était-il endurci après toutes ces années ? Finalement, même s’il semblait à première vue ne pas avoir changé, j’allais peut-être être bien surprise par les modifications qui s’étaient déroulées pendant mon absence.
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