ANGRY BIRDS.
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 (m) sean o'pry ⊱ mon cerveau ? c'est mon second organe préféré.

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(m) sean o'pry ⊱ mon cerveau ? c'est mon second organe préféré. Empty
MessageSujet: (m) sean o'pry ⊱ mon cerveau ? c'est mon second organe préféré.   (m) sean o'pry ⊱ mon cerveau ? c'est mon second organe préféré. EmptyDim 29 Avr - 15:46

“ tobias, au choix, keegan „
“ Au moins, j'aurais laissé un beau cadavre. „


PRENOM(S) ET NOM(S)tobias, deuxième prénom au choix, keegan. ÂGEvingt cinq ans. STATUT CIVIL ET ORIENTATIONcélibataire, hétérosexuel. DATE ET LIEU DE NAISSANCEné le vingt sept mars mille neuf cent quatre-vingt-sept, à Londres. NATIONALITÉanglaises. QUALITÉSfin connaisseur. extrémement cultivé. il connaît tous les codes de la société, les règles de savoir bien-vivre et de conduite. en gros c'est un parfait bourgeois. très intelligent. malin. tendre. émotif. DÉFAUTSvénale. impétueux. sadique. cynique. orgueilleux. se cache dans sa carapace de pierres précieuses où tout semble aller bien. au fond, est rempli de doutes sur lui même donc n'a pas confiance en lui. manipulateur. peureux. EMPLOIquelque chose d'assez éloquent étant donné le personnage, quelque chose qui rapporte. ou alors, a récupéré la boîte de son père. GROUPEgreen pigs.



“ I am a free bitch baby!



Je suis assez souple à ce niveau ci, étant donné que Tobias deviendra votre personnage. De toute évidence, vous ne parviendrez guère à le jouer ou à l'élaborer selon ma pensée, donc je préfère que vous vous l'appropriez. A vous de créer sa propre histoire, toutefois en respectant certains points donnés ainsi que ce que j'ai pu écrire sur leur relation, certes complexe.

⊱ c'est un héritier, désespéremment riche. il est le fils d'un grand pdg.
⊱ ses parents ont souvent tentés et cela, par tous les moyens, de le marier à de riches femmes. sans grand intérêt pour lui.
⊱ il est secrétement amoureux de joey. bien qu'elle soit totalement différente et qu'elle n'a pas du tout les mêmes convictions, elle a ce charme colérique et suave qui l'envoûte totalement. mais il ne penserait jamais l'avouer, pour lui ce serait faiblir.
⊱ il se comporte comme un enfant. il a tout ce dont il rêve mais il ne cesse de titiller les méninges des autres, notamment ceux de joey. c'est devenu un jeu pour lui. pousser les gens à bout pour qu'ils lui balancent à la gueule la vérité qu'il adore par dessus tout entendre; c'est un enfoiré.
point très important qui pourrait vous éclaircir au niveau de son comportement; il est sans cesse en quête de perfection. mais cela ne méne à rien, et joey lui révèle cela, petit à petit. il se croit singulier, mais il n'est que le minuscule morceau d'une uniformité et ne se distingue en rien du reste du monde. et ça, joey adore le lui rappeler. en fait, il ne sait pas ce qu'il veut. il se cache, derrière des faux semblants, derrière son orgueil, pour paraître intouchable.
⊱ ce n'est pas une personne traumatisée par telle ou telle chose au contraire. mais il connaît la dureté de la vie, sauf que pour lui, tout est facile. il est né avec une cuillère en argent dans la bouche.




“ You and I, we were born to die.




S C E N E . U N E;
LE ROUGE



Le rouge. Terme lui aussi très court à consonance brute, rugueuse et peu engageante, régit pourtant mon existence, aussi impossible que celui puisse paraître. L'illustration la plus prépondérante qui soit se situe en face de ma personne, à un mètre soixante-dix-huit de haut pour être plus précise, et pour l'être encore plus, l'équivalent de mon gabarit. Accroché par le biais de son vulgaire clou teinté de rouille, type classique, que l'on trouve sous le canapé après maintes nuits humides. N°14, Mark Rothko, 1960. Trônant dans mon salon alors qu'il n'en mérite pas même la simple évocation, accessoirement dit, cadeau de noël. N'est-ce pas une charmante fumisterie ? [...] Que croyez-vous que j'allais énoncer ? Une intention des plus délicates ? Au contraire. Des facéties on m'en a faite en grand nombre mais jamais d'un tel goût. La question est, qui pourrait bien être l'auteur de cette frasque certes amusante mais grotesque. Cela ne se demande guère, l'identité du destinataire se révèle d'elle-même. D'un doigt réprobateur, je touche à peine son cuir chevelu. Ce dernier est lové dans le creux de mes bras, feignant une sieste peu méritée, allongé paresseusement et de tout son long sur, je dois dire, la presque totalité de la banquette faisant office de lit. Siège qui ne tardera pas à nous avaler tous deux dans un bruit de ressorts s'enchevêtrant les uns dans les autres, complotant machinalement, n'hésitant pas à nous faire basculer dans les tréfonds d'un monde où nulle lumière ne vit. Et ça, je n'en ai aucune envie. Mon pied frôlant la courbure de son dos, une petite pression de ce dernier, le relâchement de mes muscles adducteurs et voici le coupable à terre, encore à moitié endormi, la bouche entrouverte, ce qui a pour don de me perturber à chaque fois. Non pas qu'elle soit d'une sensualité sans égale, enfin si, mais elle me donne toujours cette envie irrépressible d'y démettre diverses choses incongrues, pour la plupart dégueulasses. Qu'il s'étouffe, qu'il meurt. Surprise, indignation, son visage me fait rire.

- Désolé, spasme.

Sourire mesquin, je savoure cette minuscule victoire, il m'en faut bien de temps à autre. Je finis par empoigner mon paquet de cigarettes - des Marlboro - en extirpe une du fond de l'écrin de papier, la met en bouche, fait crépiter mon zippo et allume finalement la machine à cancer qui se fera un plaisir de déposer ses saloperies dans mon sanctuaire hormonal. La moue peu satisfaite de Tobias fait battre mes commissures de plus belle. Il ne comprend pas. Il ne comprend rien. Deux options et j'hésite grandement pour la deuxième.

- Qu'ai-je fais encore ? Soupire-t-il donc.

- J'observais encore la facture indécise de ton ami Rothko. C'est vrai, il se trouve que dans ses aplats mouvants, sensibles, colorés, texturés, on retrouve cette spiritualité qui à vrai dire, ne me déplaît guère.

La fumée de cigarette se dirigeait vers lui, tel un œil diffamateur. Le rouge, puissant, sublime, voire monstrueux m'envahissait. Certes il était vrai, ne me laissait pas indifférente, au contraire. Bien sûr, il le savait. Mais se pointer un soir de fête, saint et de plus sacré que je passe seule en compagnie de mon chat, avec un tableau de cette valeur volé dans sa galerie des glaces, non, je ne peux pas. Et pourtant ce fut à son tour de sourire. Son amour propre ne cessait de prendre le dessus mais là, à ce moment précis, il était à son apothéose. Pour tout vous dire, j'ai cru voir pendant un instant un gamin qui semblait avoir réussi je ne sais quel contrôle minable de sciences physique, pathétique. Légèrement.

- Je le savais, dit-il en baissant la tête, souriant fièrement.

- Si tu veux des remerciements compte pas sur moi, on en a suffisamment parlés avant que tu ne vides ma bouteille de whisky et que tu te souilles à nouveau.

Un regard impassible, je me fiche presque de ma cigarette qui ne cesse de se consumer, s'affalant alors mollement sur mon canapé. Des paquets de cendres froides et monotones trônent sur mes pieds glacés.

- Eh merde ! Eussé-je le temps de lancer, contrariée. Je relève la tête, l'observant, incompréhensif. Je parle de la baignoire bien entendu. J'aurais dû t'informer que c'était mauvais pour mes ovaires mais si j'ai bien compris, tu étais déjà bien trop entreprenant pour que je n’aie la force de te couper dans ton élan.

La baise, le coup d'un soir, le plan cul, les séances de ça va ça vient, l'amour. Oh et puis non, pas l'amour. Juste une tentation délicieuse à laquelle nous aimions céder tous deux. Sa parenthèse crasseuse, ma parenthèse d'évasion. Et Dieu sait que ce petit bourgeois a des testicules bien remplies, contrairement aux clichés qui tournent. C'est jouissif, dans tous les sens du terme, qu'est-ce que vous voulez de plus. Comme cette toute première fois. Rouge était le chiffon et flamboyante était la montre-gousset. A se refléter sans cesse dans l’argenterie à deux balles qui ornaient les tables de mes clients, il ne passait pas inaperçu. La personne en elle-même m'intriguait, il est vrai. Il ne m'avait pas l'air inintéressant et pourtant, Dieu m'en est témoin, je déteste tous ces chiens de bourgeois, même si au grand dépourvu de son allure, sa voix le trahissait également.

- Mon torchon est en grosse maille, je ne récure pas avec du satin.

Un rire cristallin, se brisant sur tous les pare chocs du coin. Ceci aurait dû suffire à cet avorton friqué mais à mon grand dam, l'histoire des draps en velours et de soie d'Inde ne passa elle non plus, pas inaperçue. Étrange personnage qu'il était, il débitait mot par mot, phrase par phrase tel un automate, au fur et à mesure que la bouteille se vidait. Contradictoire, charme à deux sous, il sortait sans cesse les vieilles rengaines du bon vieux je-ne-sais-plus-draguer-quand-j'ai-bu. Il semblait pourtant être contraire à ce qu'il m'affirmait être. Tobias n'était pas crédible ce soir-là et pourtant, dans son long silence, il était redevenu lui-même, celui que j'attendais. Puis nous avions fait l'amour, en tout simplicité.

- La prochaine fois on pourra le refaire par terre. Je sais que ton épiderme adore ça, la crasse. Le contraire de ce que tu es, ça t’excite la contradiction pas vrai ? J’ai une idée. La prochaine fois ça se fera dans ton lit à baldaquin, avec des draps en soie indienne. Pour que moi, je puisse gouter à ce que je ne suis pas, ce que tu es et à ce que je ne serais jamais Calvin Klein.

J'ai toujours cette drôle d'impression. Je suis un être minime, une particule microscopique face à une perfection faussement contrôlée. Une chose, un objet, un désir, une échappatoire. Mais à quoi selon vous ? A une vie parfaite peut être, s'ouate mais que je sais déjà vouée au malheur. Suis-je aussi idiote pour désirer l'inaccessible, l'irrationalité ? Bête que je suis, fille de parents divorcés et pauvres, je n'ai rien pour moi, lui a tout pour lui. Je n'ai pas ma place dans une société où les plus beaux apparats sont tout ce qui peuvent compter, moi-même je ne suis pas un bijou, une simple pierre d'asphalte grise, morne et tiède. Mais je ne vis pas selon ces faux semblants dans un monde où superficialité règne en maître. Je vis selon la vérité, lui ne vit que dans l'illusion. Mais la vérité, on en a tous peur pas vrai ? C'est pour cela que dès que possible, on la terre profondément dans un endroit où personne ne pourra l'en extirper, pas même une simple bête crispée à l'idée de demeurer dans une telle cachette. Je suis en autre cet animal terrorisé par ce qui n'existe pas mais que les autres arrivent à faire transparaître avec talent. Et donc, d'un certain côté j'ai peur de lui, de toi. Oui, Tobias Keegan, riche héritier dans son monde de cochons de bourgeois buvant du café devant Le Monde, tous les matins. Pourtant je pense avoir perçu cette vérité ci, celle dont je suis en quête depuis des lustres, terrée sous sa peau à lui, expirant par ses pores malgré sa volonté. Je sais, je n'y peux rien, les reproches sortent d'eux même sans que je puisse y réfléchir. C'est épidermique.

S C E N E . D E U X;
AMUSE BOUCHE ET FAUX-ESPOIRS



Me confortant dans une image peu rationnelle de la pluie, installée sur ma banquette aux multiples trous, je réfléchis. Humide et froide elle ne cesse de battre contre le verre de mes carreaux. Balayant mon faciès à travers cette échappée transparente, dans une expression irréelle, monstrueuse. J'ai froid, et la cigarette ne m'apporte guère son soutien. Adolf somnole paisiblement sur mes cuisses, réchauffant un tantinet mes frêles guiboles. Le sujet de ma lourde et intense réflexion se trouve être à mes côtés. Trois paquets, de tailles différentes, trônent sur un siège de la stalle. D'une couleur pourpre, profonde et malsaine, au couvercle gris chaud. J'en détourne mon regard, un frisson d'angoisse s'emparant de moi. Adolf se tourne alors, m'octroyant de sa tête signifiant mais allez quoi, ce n'est qu'une boîte après tout, depuis quand as-tu peur du carton ? Ce n'est pas que du carton et rien ne m'oblige à en extirper le contenu. Hormis sa tête touffue qui me fait de l'œil, m'obligeant presque à le faire. J'élève alors d'une infinie délicatesse le couvercle du plus insensiblement petit cadeau, et en découvre avec effroi, des semelles rouges. Un haut le cœur m'emporte et sans même m'en rendre compte, je me propulse de moi-même à plusieurs mètres du canapé. Bien que pauvre, je ne suis pas insensible à l'épidémique domaine de la mode. Des Louboutins. J'en frissonne, et bien que l'envie d'ouvrir le restant des paquets me taraude un brin, je suis hésitante. Le rouge vif sanguinolent a eu raison de moi, je défais le carton à une vitesse déconcertante, qui m'effraie quelque peu. Rouge, encore et toujours rouge. De longues manches moulantes pourpres, suivit de son bustier qui à vrai dire, est de la même couleur. S'ensuivit la jupe, plus inconcevable que le reste. Le même ton, exactement le même coloris que les semelles. Criard, cinglant, fougueux, éclatant, brûlant, coquin. Mes yeux en pleurent, telles mes glandes lacrymales devant un oignon saucier. Je ne sais vers quel sentiment me pencher. Une effarante consternation, une indignation rageuse ou encore une réjouissante jubilation. A vrai dire, le deuxième est mon préféré et correspond en effet à mon brûlant besoin de tordre le cou à l'expéditeur de ces colis. Mais il n'en reste plus qu'un et je n'ai plus peur. Défaisant le paquet avec un soin que je ne me connaissais guère, j'entrouvre la boîte, me dévoilant alors une longue étoffe noire de jais que mon épiderme n'ose toucher. Une carte tombe de dessous les tissus nobles, s'affalant avec délicatesse sur le sol. M'abaissant afin de la lire, je me rends compte qu'elle a été façonnée avec soin. En effet, le grain du papier, légèrement rugueux et les diverses nuances de blanc cassé font de ce simple bout de papier le paradigme de Tobias Keegan. Des linéales - une vigueur que je ne lui connais guère - d'un noir nuancé de bleu, ce dernier avait préparé son big bang dans les moindres détails. Je l'imagine, siégeant dans un fauteuil Louis XV, la main agrémenté d'un de ces vins, choisi méticuleusement dans sa cave pour l'occasion. Il sourit, feigne de rire et se complimente d'avoir réussi à nouveau. Sur la carte, ces quelques mots ; Je sais à quoi tu penses Joey. Essayes donc, tu viendras m'en dire des nouvelles. Il ne signe pas, la carte en elle-même est un sceau. Ces apparats, ces couturiers milanais de talent, ces couleurs sobres, ces tissus nobles, c'est du Tobias tout craché. Culotté en plus de cela. Mais perspicace. Au moins, ces vêtements ci ne proviennent pas des multiples gardes robe de sa génitrice, j'y ai plus eu moins pensé pourtant, un seul instant. Je revois Tobias, ses cheveux d'une propreté irréprochable, son parfum de flouze, ses airs pincés, ses vêtements d'une perfection récemment passés chez le teinturier ainsi que sa façon d'être. J'avoue, cet homme avait quelque chose d'insupportable mais qui, dans le fond, avait une portée profonde et peu anodine sur ma personne. Et pourtant, il est capable parfois de me surprendre, de m'effarer à un point inimaginable, comme aujourd'hui. Adolf me regarde, feignant de se lever, de son air voulant me dire que je ne dois en aucun cas rater cette occasion. J'acquiesce, me disant que ce ne doit pas être pire que passer une soirée à se saouler avec une piquette innommable. Je n'ose tout de même pas essayer la tenue, j'en viendrais à le faire par la suite, c'est encore trop tôt pour moi. Je file alors sous la douche, m'inondant le visage sous une cascade d'eau chaude. Le gel douche imprègne le moindre de mes pores, les purifiants, leur donnant une seconde vie. La perspective d'une soirée chez Tobias, bizarrement, me ravit. Mais plus sidérant encore, je veux être comme il ne m'a jamais perçu auparavant, ce que je ne suis pas. Mais pour un soir, je peux bien faire une exception. Ça ne me ressemble pourtant guère et encore une fois, je sais qu'il a tout prévu. J'ai cette impression amère alors d'être sa marionnette et que les fils me portant à ses mains conduisent mon existence. Je frissonne, intérieurement j'ai à nouveau froid. Sortant de mon sanctuaire vaporeux, je laisse à regret la chaleur de la douche, m'emmitouflant alors dans un peignoir. Je me mets à la recherche d'un quelconque maquillage qui soit, chose inexistante dans ma trousse de toilette. J'enfile des chaussons, ridicules et pathétiques, rehaussés de pompon roses. Pourtant, j'aime le rose. En peignoir et chaussons affublés de moustaches de lapin, je sonne précipitamment à la porte de ma voisine. Je n'ai pas honte, mais il y a des limites. Elle m'ouvre alors, riant à la vue de mon visage rosi par la confusion.

- Je sais, j'ai des airs de jouvencelle pathétique habillée ainsi. Là n'est pas la question, j'aurais absolument besoin de ton aide.

Me laissant alors entrer dans son domicile, l'air grave imprimé sur le visage, elle me demande interloquée, ce qui me pousse à venir habillée dans cette tenue et ce que j'ai à lui demander de ce ton peu rassurant.

- Ne te moque pas je te prie mais j'ai grand besoin de maquillage. Tu sais, des trucs pour allonger les cils, de la couleur pour les lèvres ou encore de la poudre pour les joues.

Saugrenue est faible comme mot, je suis totalement dérisoire. Je donne l'impression d'être une de ces filles de campagne, qui ignore même l'action de se maquiller. J'en oublie jusqu'aux noms de ces produits que je porte habituellement en horreur. Mais ce soir, j'ai décidé de prendre sur moi, accomplissant un effort presque surnaturel. Me regardant comme si j'accourais lui quémander quelque chose de tout à fait légitime, elle me pria d'attendre le temps qu'elle aille trouver son vanity. Me laissant seule, j'observe l'environnement dans lequel elle vit. Empli de décors oniriques et peu minimes, tout est de trop. L'ensemble est à la limite de l'abject. La sobriété, l'épure. Ça, elle ne connaît guère. C'est alors que ma voisine revient, portant avec présomption une trousse de plastique bon marché, vert délavé, nuancé de tâches rebutantes. Je l'en remercie, affichant un sourire que je sais peu sincère. J'ose à peine lui demander quels produits j'ai à utiliser, je me sens déjà assez demeurée pour l'instant. Sortant brièvement de son sanctuaire respirant dans le moindre mètre carré, la surenchère, je me rends dans mon appartement, aussi promptement que je suis arrivée. Je claque la porte, m'appuyant alors contre elle, me glissant contre la rugosité du bois. Le regard vide, je ne pense guère à grand-chose. Je me rends compte que l'anodine trousse de toilette est toujours entre mes mains, j'en sors alors le contenu, dévisageant avec intérêt le moindre de ses trésors. Mascara noir épaississant, un khôl loréal, nombre de crayons aux couleurs fades pour les yeux, de la poudre pour les paupières violette signée Dior, une crème de jour ainsi qu'une de nuit et bien sûr l'impétueux antirides. Sans oublier tous les masques gommant, les démaquillants et nombre de produits, tous stupéfiants les uns que les autres. Je me félicite donc de n'avoir jamais touché à cette superficialité et me lève, me dirigeant vers la salle de bain qui va sous peu devenir, la salle des horreurs. Je ressemble vite à un personnage de cirque, affublée de couleurs chatoyantes, vives, qui feraient presque peur. Je me démaquille alors, surprise par l'odeur du produit, âcre et très odorant. Deuxième tentative, cela ressemble déjà plus à quelque chose, c'en devient presque potable. Un zeste de fard à joues pour les rosir, une légère touche d'un rouge écarlate sur mes lèvres ainsi qu'un soupçon de mascara noir, ayant effet d'épaissir et d'allonger les sourcils. Je me munis donc de mon sèche-cheveux, faisant aller la douce chaleur sur mon cuir chevelu, passant mes doigts dans le moindre de mes tifs. Je ne m'embête pas à me coiffer, un simple coup de brosse fera l'affaire tandis que j'empoigne la robe, que je contemple un instant avant de l'enfiler. Très moulante, serrée, tendue, la courbure de mon corps est scindée, taillant ma ligne étroitement. Maigre de base, la robe raffermit le peu de hanche que je possède et donne alors un nouveau galbe à mes gambettes d'antilope. Il est vrai qu'elle est à ma taille, je dirais presque qu'elle me va bien. Tout d'abord, j'avais pourtant cru qu'après l'avoir mise, j'aurais eu l'air d'un sac à patates que l'on traîne dans les marchés mais il se trouve que c'est tout à fait le contraire. Je suis son bijou, je me trouve enfin belle. Je chausse alors les escarpins, osant à peine les toucher. Je n'en reviens toujours pas. J'ai à peine l'envie de deviner le prix de ces offrandes. Je pense que cela me ferait peur. Les Louboutins me vont également et je découvre alors comme il est agréable de marcher en talons aiguilles. Je n'aurais guère pensé qu'il était accommodant de s'habiller ainsi pour un rendez-vous. Certes, je préfère de loin mes jeans évasés, mes hauts à longues manches au décolleté en V ou encore un simple tee shirt uni à boutons. Mais ce soir, je suis tout autre. Et j'y déniche un côté délectable, très plaisant. J’embrasse Adolf, le cajole une dernière fois avant d'enfiler le manteau noir de jais. La texture est douce, légère, je me sens tel un corbeau, prête à affronter les vents. Je file, souriant aux évènements à venir, espérant que tout ira pour le mieux.

Une pluie torrentielle bat son plein au dehors. Bien sûr, j'ai oublié mon parapluie à l'intérieur. Je me poste alors vers la chaussée, tendant un bras désespéré vers un taxi qui, ne tarde pas à se garer. Ce soir, j'ai de la chance bien que l'orage s'annonçant me perturbe quelque peu. Perchée sur mes talons de dix centimètres, je peine à courir. Je m'engouffre dans la voiture, saluant au vol un chauffeur qui faute de quoi, a dû voir bien pire comme cliente. Me demandant ma destination, je réponds sans trop réfléchir à ma réplique.

- C'est une longue histoire.

Un raclement de gorge venant de sa part me fait chuter brutalement de mon nuage, je lui cite alors le quartier. La route sera longue en effet. Et les minutes ne cessent de défiler, impatientes, elles ne m'attendent guère. La ville, floue et mouvante évolue elle aussi sans prévoir. Je m'en rends compte à chaque kilomètre passé, plus encore quand nous pénétrons dans le quartier où vit Tobias. Ça y est, j'ai la gorge nouée, le cœur qui se serre. J'ai presque envie de rester avec ce chauffeur, lui raconter les raisons de mon déplacement, bien qu'il trouverait ça grotesque et qu'il finirait par me dire d'aller me faire voir. Tant pis, je descends, après avoir payé. La porte n'est donc plus qu'à quelques mètres, ils sont interminables, ce sont les plus longs. Mes jambes frémissent, vacillent, je m'arrête. Levant la tête, j'en ai le vertige. L'immeuble est gigantesque, imposant et large. J'en ai le tournis, presque mal au crâne. L'interphone se trouve là. En quelques secondes, je me suis trouvé face à lui, mes guiboles m'y conduisant sans mon accord. Je perds la tête. Je ne parviens pas à appuyer sur le bouton, facétieux détail qui ne m'échappe guère. J'en rie quasiment. Après maintes minutes passées sans que je ne fasse le lien entre ce qui est rationnel et ce qui ne l'est pas, j'appuie. L'interphone me crache alors son accord mécanique, inhospitalier, acide au visage, sans prévenir. J'entends la voix de Tobias, m'interrogeant d'une simple affirmation elle aussi disgracieuse et déplaisante, mais pourtant calme et lente. Je ne réponds pas, je me contente de respirer. Ma langue est paralysée, aucun son ne s'extirpe de ma gorge. La peur débute sa contagion, rien de bon ne se présage. Pourtant, il m'ouvre. Je pénètre alors dans la résidence, me dirigeant vers l'ascenseur. J'omets l’escalier, je n'ai guère le souhait de les emprunter. L'ascenseur, c'est comme si on vous servait déjà les cocktails. Richement décoré, c'en devenait obscène, indécent. Malaise et gêne s'emparent de mon visage, affichant alors une moue indescriptible, je me sens mal. Tout ce qui se trouve autour de moi est incongru, largement inconvenant. Arrivée à l'étage, je m'empresse de quitter l'ascenseur, reprenant mon souffle dans le couloir. Courbée, le dos arqué, j'ai l'impression d'avoir couru un marathon. Tobias m'attend sur le palier, adossé à la porte, cigare en bouche. Tel un gentleman attendant sa proie, tragique et peu émouvant. Le cigare, c'est un behike. Je les reconnaîtrais entre milles, la boîte de quarante est à quinze mille livres. Les gros portefeuilles dans mon restaurant, en fument généralement. Quand on s'appelle Tobias Keegan, on peut parfaitement se permettre les cigares les plus chers du monde. Mais en grand gentleman qui se respecte, ce dernier me prit la main et me la baisa. Évidemment, loin de la banlieue et des quartiers miséreux, la galanterie était de mise.

- Pas de manières avec moi je te prie.

Je retire ma main, le regardant avec dureté. Je ne suis pas d'humeur à supporter ses émanations bourgeoises et encore moins l'odeur de ces cigares à trois cent soixante-quinze livres l'unité. Mon regard académique, réfrigérant, le lui fait bien comprendre.

- Finalement, tu es tout de même venue.

Son regard ne cesse de s'attarder à me dévisager de haut en bas. Ce sourire satisfait en dit long, ce qui m'étonne à peine venant de lui. Je m'y étais préparée.

- Ton image, seul dans ces grands espaces à boire du vin m'a comme pincé le cœur, dis-je sur le ton de l'ironie. S'il s'agit de saouler, mieux vaut être à deux pas vrai ?

- C'est là que tu te trompes, il se tourne vers l'appartement, sortant avec dédain l'objet fumant de sa bouche. Il se trouve qu'à l'intérieur, je suis déjà bien accompagné.

Intriguée, fronçant les sourcils, je passe la tête à travers le châssis de fenêtre et découvre ainsi deux femmes se tenant debout, discutant vivement, portes cigarettes paré de pierres brillantes ainsi qu'un homme dégustant avec une voracité contrôlée, un amuse-bouche à la couleur hasardeuse. Dans des coloris vert, plus verte encore que tous leurs billets réunis. Bouche entrouverte, je suis sidérée. Ça aussi, il l'avait prévu mais je vous assure que je ne m'y étais pas attendue pour autant.

- Alors c'était ça hein. Ton plan merdique. M'inviter à une de tes soirées mondaine ? Et là, je n'assiste encore qu'à la répétition Dieu merci. Mais qu'est-ce que tu croyais pauvre con ? Que j'allais rester là à les entendre rabâcher qu'Alexandre Cabanel a été nommé lauréat au grand salon de 1863 ? Mais mon petit Tobias, tu la vois la bâtarde se pavaner en Dior parmi tous ces coincés du cul qui se la jouent impérial en déblatérant sur Louis XV ? Ton vin tu le cuveras avec tes duchesses que tu ne pourras même pas sauter à cause de leur ceinture de chasteté en diamant. Une pause, un temps, et je reprends de plus belle mais sur un ton plus calme bien qu'empli de reproches. Désolé pour le vocabulaire mais tu sais ce que c'est la banlieue pas vrai ? C'est vrai qu'on est différent toi et moi, j'ai pas eu le droit à cette même éducation.

Je me sens inutile, je ne sais que faire. Les relents de foie gras envahirent ma cloison nasale, se rajoute alors l'odeur de l'oseille, omniprésente en ce lieu. Je veux déchirer cette robe, la foutre au feu ou alors la donner en chiffon à une de ces pétasses bourgeoises mal baisée. Il ne sourit plus, il ne pipe mot, comme à l'habitude lorsque je lui fais des reproches. Pourtant, il accomplit peu de choses pour démêler ainsi ma langue mais là, c'est l'apothéose. Je suis achevée, lessivée, retournée, sidérée, stupéfiée. Quand je vous dis que parfois, Keegan sait me surprendre, c'est dans tous les sens du terme. Tout est jeu ludique et récréatif à ses yeux.

- Y'en a marre Tobias et là, je te le dis franchement. Tu contrôles peut être le royaume Keegan que tu t'es édifié mais tu sais pertinemment que je ne fais aucunement partie de tout ça. Et que moi, moi on ne me contrôle pas ! Tu crois peut être posséder une infinie connaissance sur le monde, tout maîtriser mais il n'en est rien et tu le sais. Tu n’es qu’une bestiole minime parmi tant d’autres se croyant capable de grandes choses mais au fond, on sait tous les deux que ta quête de perfection est inutile. Tu n'en es pas capable, avoue-le. Peut-être dans tes rêves et encore. Reste dans ton univers, il te va si bien mais ne vient plus te frotter au mien. Surtout pas.

Je conclus tout cela et je m'éclipse. Je n'ai pas la force d'atteindre la véritable crise. Je rentrerais à pieds, qu'importe le temps et qu'importe la tenue. Tout cela n'est plus que détails, superflu. Et je n'ai pas besoin de tout ça. Comme tout ce temps, gaspillé à m'être déplacé, dans le simple but de voir qu'on se paye ma tête. J'en ai assez, je veux rentrer chez moi, manger des sashimis agrémenté de mon inqualifiable piquette, auprès d’Adolf , devant un film salace de zombies. D'ailleurs, j'ai promis au chat qu'on se regarderait de nouveau Zombie, de George Romero. J'ai la cassette, il ne me reste plus qu’à acquérir la volonté.






Dernière édition par Joey L. Strugatsky le Dim 29 Avr - 15:56, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: (m) sean o'pry ⊱ mon cerveau ? c'est mon second organe préféré.   (m) sean o'pry ⊱ mon cerveau ? c'est mon second organe préféré. EmptyDim 29 Avr - 15:47


Ô . T O I


Invité, membre à la recherche d'un dc ou autre, merci d'avoir lu mon scénario et de t'y être intéressé(e) I love you (je sais, le texte est un peu long mais il est important de tout lire pour la compréhension des personnages ainsi que de la relation. Si tu as réussi à tout lire du début à la fin, ce que je souhaite, je t'en félicite.) Toutefois si tu veux réellement de mon Tobias, ce n'est plus des remerciements auxquels tu auras droit mais bien plus. En gros, ma reconnaissance éternelle, un colissimo chargé d'amour et de sucreries, en bref tu as compris, je t'aime déjà.

J'aimerais cependant émettre certaines conditions (il y en a toujours hein), à certains niveaux. Tout d'abord, l'avatar est négociable. Si vous ne supportez vraiment pas Sean, pas de soucis, je suis toute ouïe mais je conserve un droit de veto. Ensuite, pour ce qui est de la présence, je ne demande pas quelqu'un de présent tous les jours de la semaine mais une réponse une fois par mois m'énerverait bien vite. Donc un minimum me contenterait, je ne suis pas difficile. Ensuite, pour ce qui est du rp, j'aime bien les romans mais si vous me faites du vingt lignes je m'adapterais aussi. Je prime la qualité à la quantité de toute manière. Par contre, quelque chose qui m'énerve, ce sont les fautes. On en fait tous je suis d'accord mais il arrive un stade où il faut éviter certaines grosses erreurs. J'ai connu un très bon rpgiste, qui écrivait sublimement bien, mais qui avait cinq voire six fautes par phrases, je vous jure que ça vous gache un rp. Voilà voilà. Les autres points ne sont donc pas négociables hein.

Si vous avez la moindre question, remarque ou quoique ce soit, n'hésitez pas à envahir ma boîte mp. Je vous répondrais aussitôt, et j'ai hâte de vous lire. I love you Je préfère que vous me demandiez d'éclaircir certains points s'il y a incompréhension, plutôt que vous bacliez votre fiche et que vous fassiez n'importe quoi de Tobias.

Merci encore d'avoir lu ces pavés, bien à vous. What a Face
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(m) sean o'pry ⊱ mon cerveau ? c'est mon second organe préféré.

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